Plus d'un mois que je suis là, il est grand temps de vous annoncer que désormais, je bois l'eau locale.
J'étais venue sans stratégie a priori, avec seulement en tête l'idée que la prudence était de mise, eu égard aux expériences difficiles, mais riches en enseignements, de mon séjour à Bobo Dioulasso.
J'ai interrogé mes collègues, à mon arrivée : la réponse fut "c'est comme pour les nourrissons, il faut t'habituer progressivement".
Je me suis donc résolue à tenter le coup, même si j'étais effrayée au départ, rien qu'en me brossant les dents, je me demandais si je n'étais pas en train de m'empoisonner. J'ai donc laissé passer quelques jours avant de goûter l'eau du robinet. Je signale d'ailleurs que les pastilles Micropur donnent un résultat qui me semble avoir bien meilleur goût que les pastilles Aquatabs, et qu'en plus elles sont moins chères. L'eau minérale locale est aussi tout à fait honnête.
Au bout de quelques jours, sans effet notoire de ce nouveau traitement, j'ai laissé tomber les pastilles (j'ai déjà du mal à avaler chaque jour mon traitement antipaludéen, moi qui déteste les pilules en tous genres, j'étais donc bien contente de supprimer ce produit chimique là ; par ailleurs, comme pour tout ici, il est très difficile de faire respecter des règles simples, et expliquer que les bouteilles marquées Anne en rouge et en énorme contenait de l'eau spéciale pour occidental en détresse, et que donc elles étaient destinées à mon seul usage, c'était un combat de tous les jours).
J'ai donc le plaisir de vous annoncer que l'eau de Bamako semble parfaitement potable (le traitement de l'eau doit être efficace, parce que quand on voit la tête du fleuve, on n'a pas vraiment envie de s'y baigner... vous me direz, la Seine, c'est pareil, on attend toujours le plongeon de l'ami Jacques Chirac). Inespéré !